Absence de règles (aménorrhée) : comprendre pourquoi votre cycle s’est arrêté – l’approche d'une micronutritionniste
- Caroline Deherve
- 11 nov.
- 4 min de lecture

L’absence de règles – appelée aménorrhée – n’est pas toujours une pathologie, mais elle signifie que l’ovulation ne se produit plus. C’est ce point précis qui est inquiétant : sans ovulation, le corps n’active pas certains processus hormonaux essentiels, ce qui peut avoir des impacts sur la fertilité, la santé osseuse et le fonctionnement global du système hormonal.
Certaines aménorrhées sont physiologiques et tout à fait normales, comme pendant la grossesse, l’allaitement ou la ménopause.
D’autres, plus rares, peuvent avoir une cause médicale spécifique (thyroïde, SOPK, anomalies anatomiques…).
Ici, nous parlons des aménorrhées fonctionnelles, les plus fréquentes, où le corps “met en pause” son cycle en réponse à un déséquilibre du terrain : stress, fatigue surrénalienne, manque d’énergie disponible ou déséquilibre hormonal.
Plutôt que de chercher à “relancer les règles” à tout prix, il est essentiel de comprendre pourquoi le cycle s’est mis en pause. L’approche fonctionnelle vise justement à identifier le ou les mécanismes dominants afin d’agir en profondeur.
L’hyperprolactinémie : quand la prolactine prend le dessus
La prolactine, hormone normalement impliquée dans la lactation, peut bloquer l’ovulation lorsqu’elle est trop élevée. Ce phénomène est souvent lié à un stress chronique, à certains médicaments, ou à un déséquilibre de la thyroïde. Lorsque la prolactine augmente de manière persistante, elle inhibe la sécrétion des hormones ovariennes, et le cycle s’interrompt.
En consultation de micronutrition, le travail consiste à comprendre ce qui stimule cette hyperprolactinémie et à restaurer l’équilibre global du système hypothalamo-hypophysaire.
Le cortisol et la fatigue surrénalienne : quand le corps n’a plus d’élan
Le cortisol, souvent appelé “hormone du stress”, joue un rôle clé dans la gestion de l’énergie, la régulation de la glycémie et le rythme veille-sommeil. Mais lorsque cette hormone reste sollicitée trop longtemps — par un stress chronique, un manque de récupération, un surmenage émotionnel ou physique — les glandes surrénales s’épuisent peu à peu.
Le corps entre alors dans ce qu’on appelle une fatigue surrénalienne : le cortisol devient déséquilibré (trop élevé ou trop bas), et l’organisme se met en mode économie. Dans ce contexte, le cycle menstruel peut être mis en pause, car le corps n'est pas capable d'accueillir une grossesse.
Mon accompagnement en tant que micronutritionniste consiste ici à soutenir les surrénales, restaurer le sommeil, la récupération et la stabilité énergétique pour permettre au cycle de reprendre naturellement.
Le déséquilibre de la balance énergétique : quand le corps se met en économie
Le cycle féminin demande une certaine disponibilité énergétique. Lorsque les apports alimentaires sont trop faibles, que la masse grasse descend sous un seuil critique ou que l’activité physique devient trop intense, le corps entre en mode “économie”.
Résultat : l’ovulation est suspendue, et les règles disparaissent temporairement.
Ce phénomène est fréquent chez les sportives, les personnes ayant changé d’alimentation ou traversant une période de fatigue profonde.
L’objectif en consultation de micronutrition est alors de rétablir une balance énergétique suffisante et de redonner au corps le sentiment de sécurité métabolique nécessaire pour relancer le cycle.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : un dialogue hormonal perturbé
Le SOPK est une cause fréquente d’aménorrhée ou de cycles irréguliers. Il ne se résume pas à des “kystes” sur les ovaires : c’est un déséquilibre global du système hormonal, où la communication entre le cerveau, les ovaires et le métabolisme devient confuse.
Certaines femmes présentent une résistance à l’insuline, d’autres une inflammation de bas grade ou un déséquilibre dans la régulation hormonale. Ces mécanismes peuvent s’entremêler, ce qui explique pourquoi chaque cas est différent.
L’enjeu n’est pas de traiter un “SOPK type”, mais de comprendre le profil propre à chaque femme.
En tant que micronutritionniste, je propose ce travail de décodage afin d’agir sur les bons leviers et de restaurer un cycle plus régulier, naturellement.
L’approche fonctionnelle : écouter le signal plutôt que le symptôme
Dans une vision fonctionnelle, l’aménorrhée n’est pas seulement un trouble hormonal, mais le reflet d’un déséquilibre global : nutrition, stress, fatigue, communication entre le cerveau et les ovaires, fonctionnement thyroïdien, etc.
Chaque femme a son propre “verrou”, et c’est en identifiant celui-ci qu’on peut accompagner une relance naturelle et durable du cycle.
Le corps ne se trompe pas : quand il met une fonction en pause, c’est qu’il cherche à se protéger.
Ensemble, en consultation de micronutrition, on décode, on creuse, on cherche.. l’objectif est le comprendre le message que le corps nous envoie et de lui redonner les ressources et le juste équilibre pour retrouver son rythme.
Vers un accompagnement personnalisé
Chaque aménorrhée a son histoire. Derrière un même symptôme, les mécanismes peuvent être très différents. Un accompagnement en micronutrition et santé fonctionnelle permet d’explorer ces causes en profondeur — hormonales, métaboliques, nutritionnelles ou émotionnelles — pour construire un plan de relance du cycle sur mesure, respectueux du corps et de son rythme.
Parce que comprendre son corps, c’est déjà commencer à le rééquilibrer.
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L’absence de règles n’est pas un hasard : c’est un signal à écouter. Ensemble, nous pouvons identifier la cause et rétablir un équilibre hormonal durable.
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