Troubles digestifs chroniques : comprendre les causes cachées quand les examens sont "normaux". Et si c'était un SIBO, une candidose, une dysbiose ?
- Caroline Deherve
- 20 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr.
Ballonnements, douleurs abdominales, fatigue après les repas, alternance diarrhée/constipation, nausées, reflux… Ces symptômes digestifs sont fréquents, mais lorsqu’ils s’installent dans la durée, ils peuvent devenir un vrai fardeau au quotidien.
De nombreux patients consultent plusieurs spécialistes, passent de nombreux examens, sans obtenir de réponse claire. Le bilan est souvent frustrant : "tout est normal", "c’est le stress", ou "vous avez un côlon irritable". Résultat : une errance médicale qui laisse les patients seuls face à leur souffrance.
Et si ces troubles avaient des causes invisibles aux examens classiques ? La santé fonctionnelle et la micronutrition permettent d’explorer des pistes plus profondes, souvent ignorées, mais essentielles.

Troubles digestifs chroniques : des causes souvent méconnues
Quand les examens classiques (coloscopie, prise de sang, échographie…) ne montrent rien d’anormal, cela ne veut pas dire que tout va bien. De nombreuses perturbations fonctionnelles peuvent affecter le tube digestif, sans qu’aucune "lésion" ne soit détectée.
Voici quelques causes fréquentes de troubles digestifs persistants :
1. La candidose intestinale
La candidose est une prolifération excessive de levures de type Candida, naturellement présentes dans l’intestin. Sous l’effet d’un déséquilibre (stress, antibiotiques, alimentation déséquilibrée...), ces levures peuvent devenir pathogènes.
Symptômes fréquents : ballonnements, envies de sucre, fatigue chronique, mycoses à répétition, brouillard mental, troubles de l’humeur.
2. Le SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth)
Le SIBO correspond à une prolifération anormale de bactéries dans l’intestin grêle, où elles ne devraient pas être aussi nombreuses. Elles fermentent les aliments trop tôt, entraînant une production excessive de gaz.
Symptômes typiques : ballonnements importants (surtout après les repas), douleurs, gaz, diarrhée ou constipation, reflux gastro-œsophagien, fatigue, intolérances alimentaires.
3. L’IMO (Intestinal Methanogen Overgrowth)
Proche du SIBO, l’IMO se caractérise par une surcroissance de bactéries productrices de méthane. Ce gaz ralentit le transit intestinal, entraînant surtout de la constipation chronique.
À surveiller : ballonnements, digestion lente, selles dures, sensation de vidange incomplète.
4. La dysbiose de fermentation
Ici, certaines bactéries se développent en excès et fermentent les fibres ou les sucres, produisant beaucoup de gaz (hydrogène, méthane, sulfure). Cela peut être lié à une alimentation trop riche en FODMAPs, à une mauvaise mastication, ou à une flore déséquilibrée.
Conséquences : douleurs, ballonnements, flatulences, gêne sociale, fatigue digestive.
5. La dysbiose de putréfaction
Elle résulte d’une fermentation excessive des protéines dans le côlon. Ce type de dysbiose génère des toxines qui irritent la muqueuse, surchargent le foie et peuvent entretenir l’inflammation de bas grade.
Souvent associée à : selles malodorantes, gaz odorants, brouillard mental, fatigue chronique, trouble de l’humeur.
Une errance médicale fréquente… mais pas une fatalité
Le plus frustrant pour les patients souffrant de troubles digestifs chroniques, c’est l’absence de réponses claires. On leur dit souvent que c’est "dans la tête", ou on leur prescrit des traitements symptomatiques sans chercher plus loin. Pourtant, ces déséquilibres sont bien réels et peuvent être identifiés via une écoute attentive, une enquête de terrain, et parfois des tests fonctionnels adaptés.
👉 Chaque trouble digestif peut avoir plusieurs causes profondes : déséquilibre du microbiote, inflammation de la muqueuse, faiblesse enzymatique, stress chronique, alimentation inadaptée…C’est pourquoi il n’existe pas de solution universelle : il faut d’abord comprendre d’où vient le déséquilibre, puis proposer une prise en charge ciblée et individualisée.
Explorer en profondeur : quels tests pour objectiver les déséquilibres digestifs ?
Quand les examens médicaux classiques reviennent "normaux", on peut aller plus loin avec des tests fonctionnels, utilisés en santé fonctionnelle et micronutrition. Ils permettent de mieux comprendre ce qui se passe réellement dans l’intestin, et d’adapter la prise en charge en fonction de votre terrain personnel.
Voici les plus couramment utilisés :
Breath test (test respiratoire)
Il mesure la quantité de gaz produits par les bactéries intestinales, en analysant l’air expiré après ingestion de sucres spécifiques.Il permet de dépister :
Le SIBO (hydrogène),
L’IMO (méthane),
Les fermentations excessives.
✅ Utile en cas de ballonnements après les repas, digestion lente, troubles du transit.
MOU / DMI (test urinaire)
Analyse des métabolites issus des fermentations bactériennes et fongiques.
Indique :
Une candidose,
Une dysbiose de fermentation ou putréfaction,
Un stress oxydatif ou une surcharge métabolique.
✅ Indiqué en cas de troubles digestifs diffus, fatigue, brouillard mental, mycoses récidivantes.
Test de selles fonctionnel
Très complet, il évalue :
Le microbiote intestinal (diversité, flore bénéfique/pathogène),
La perméabilité intestinale, l’inflammation, la digestion,
Les marqueurs immunitaires (sIgA), la présence de parasites ou levures.
✅ Une vue d’ensemble précieuse pour affiner la stratégie.
Test d’intolérances alimentaires retardées (IgG)
Met en évidence des réactions immunitaires non allergiques à certains aliments. Ces intolérances sont souvent liées à une perméabilité intestinale accrue.
✅ Permet d’identifier des aliments qui entretiennent les troubles digestifs ou la fatigue chronique.
LBP (Lipopolysaccharide Binding Protein)
Ce marqueur sanguin évalue l’exposition systémique aux toxines bactériennes (LPS) liées à une hyperperméabilité intestinale.
✅ Très utile pour objectiver une inflammation de bas grade liée à l’intestin.
La micronutrition : une approche globale et personnalisée
La micronutrition propose d’aller à la racine du problème, en tenant compte du fonctionnement global de l’organisme. Elle ne cherche pas à "supprimer les symptômes", mais à comprendre ce qui les provoque.
Voici les axes majeurs d’un accompagnement micronutritionnel :
1. Restaurer un microbiote équilibré
L’objectif est de réduire les excès pathogènes (fermentation, putréfaction, levures) tout en soutenant une flore protectrice.
2. Réparer la muqueuse intestinale
Une muqueuse irritée ou poreuse peut générer inflammation, intolérances et perturbation immunitaire. On cherche à renforcer cette barrière pour limiter les réactions.
3. Optimiser la digestion
Rééquilibrer la production d’enzymes digestives, les sécrétions biliaires, la motricité et le transit permet une digestion plus fluide et un meilleur confort post-prandial.
4. Identifier les déclencheurs
Certains aliments, le stress, un rythme de vie chaotique ou un sommeil altéré peuvent entretenir les troubles. L’objectif est de mettre en lumière les facteurs aggravants, sans culpabiliser ni exclure systématiquement.
5. Réduire l’inflammation de bas grade
En modulant l’environnement intestinal, on peut apaiser l’inflammation silencieuse qui impacte la digestion, l’énergie, l’humeur et l’immunité.
En résumé
Ballonnements, douleurs, troubles du transit, fatigue… Ce n’est pas “dans votre tête”. Ce sont des signaux d’un déséquilibre qu’on peut comprendre et rééquilibrer. La micronutrition, avec ses outils d’analyse et sa vision globale, offre un accompagnement sur mesure pour retrouver une digestion fluide, une énergie stable et une meilleure qualité de vie.
💬 Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, je vous accompagne pour mettre du sens sur votre parcours, retrouver des réponses concrètes et reconstruire une santé digestive durable.
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