Syndrome prémenstruel (SPM): l’éclairage d’une micronutritionniste sur les déséquilibres hormonaux
- Caroline Deherve
- il y a 4 jours
- 5 min de lecture
Fatigue, irritabilité, douleurs, pulsions sucrées ou seins tendus... Le syndrome prémenstruel (SPM) est souvent banalisé, voire considéré comme inévitable. Pourtant, ces symptômes ne sont pas normaux. Ils traduisent un déséquilibre hormonal, le plus souvent réversible.
Pour le corriger, il faut identifier la cause exacte. C’est tout l'objectif de mon approche en tant que micronutritionniste, qui tient compte de ton terrain, ton alimentation, ton hygiène de vie et ton équilibre hormonal global.

Le SPM, c’est quoi exactement ?
Le SPM regroupe un ensemble de symptômes qui surviennent avant les règles :
tensions mammaires,
sautes d’humeur, fatigue, anxiété,
troubles digestifs, maux de tête,
compulsions alimentaires,
douleurs pelviennes ou gonflements...
Ces manifestations sont le reflet d’un déséquilibre hormonal, entre œstrogènes et progestérone.
Mais attention : les mécanismes sont multiples. Et c’est là que tout change.
Comprendre la cause pour mieux cibler
On distingue deux grands profils dans les troubles hormonaux responsables du SPM :
1. Hyperœstrogénie vraie → le corps produit trop d’œstrogènes
2. Hyperœstrogénie relative → déséquilibre entre œstrogènes et progestérone
Les symptômes peuvent se ressembler, mais les mécanismes et les solutions sont différents. Identifier la cause est donc la clé d’une prise en charge efficace — souvent accompagnée par une micronutritionniste ou un professionnel formé en physiologie hormonale féminine.
Hyperœstrogénie vraie : trop d’œstrogènes produits
Ici, le corps fabrique un excès d’œstrogènes, en particulier via l’enzyme aromatase.
Pourquoi ce surplus ?
L’aromatase peut être suractivée par :
une alimentation trop riche en sucres et produits transformés
une consommation de viande en excès
l’excès de graisse corporelle,
l’alcool,
le stress chronique,
la pollution ou certains contaminants présents dans les viandes industrielles,
certaines phases hormonales spécifiques (comme la périménopause).
Que faire ?
Réduire l’aromatase : adopter une alimentation anti-inflammatoire, riche en légumes crucifères (chou, brocoli, roquette).
Apporter du zinc, du magnésium, des oméga-3 et des antioxydants (souvent accompagnés en micronutrition).
Diminuer les toxiques (alcool, sucres, excès de viande transformée).
Bouger régulièrement et gérer le stress.
Hyperœstrogénie relative : déséquilibre entre les œstrogènes et la progestérone
Dans ce cas, les œstrogènes ne sont pas trop élevés mais c'est cet équilibre qui est perdu.
Cela peut venir de plusieurs déséquilibres :
Pas assez de progestérone
Même avec des œstrogènes dans les normes, une progestérone basse crée un déséquilibre hormonal. Cela peut être lié à :
une ovulation de mauvaise qualité,
un corps jaune qui sécrète peu de progestérone,
un stress prolongé qui "vole" la progestérone au profit du cortisol,
des troubles de la thyroïde ou du SOPK,
des carences en vitamines B6, magnésium, zinc (fréquentes et souvent identifiées par un.e micronutritionniste).
Mauvaise élimination des œstrogènes
Les œstrogènes sont bien produits mais mal éliminés. Résultat : ils restent trop longtemps actifs, deux mécanismes :
a) Détox hépatique ralentie
Le foie transforme les œstrogènes pour les éliminer. Un foie surchargé ou carencé laisse passer des œstrogènes réactifs.
Apports utiles : crucifères, radis noir, curcuma, glutathion, protéines, vitamines du groupe B (via l’alimentation ou la micronutrition).
b) Dysbiose intestinale
Le microbiote intestinal joue un rôle majeur via une enzyme (β-glucuronidase). S’il est déséquilibré, les œstrogènes sont réabsorbés au lieu d’être évacués.
C'est souvent le cas chez les personnes souffrant de troubles digestifs, ballonnements, constipation : un signal qu’il faut traiter le terrain digestif pour corriger le SPM.
Inflammation chronique
L’inflammation augmente la sensibilité des récepteurs aux œstrogènes, ce qui amplifie leur effet, même à doses normales.
D’où vient cette inflammation ?
alimentation transformée,
pollution,
déséquilibre glycémique,
résistance à l’insuline.
En tant que micronutritionniste, j'évalue ce terrain inflammatoire et propose un suivi ciblé.
Perturbateurs endocriniens
Ce sont des molécules qui miment l’action des œstrogènes en se fixant sur leurs récepteurs.
Quel est le mécanisme d'un perturbateurs endocriniens ? Imagine une fausse clé qui ouvre la porte des œstrogènes — sans en être un. Cela déclenche une hyperstimulation œstrogénique, même avec des taux normaux. Et ils sont partout..
Exemples :
plastiques alimentaires,
cosmétiques industriels,
pesticides,
eau du robinet non filtrée.
Éviter les plastiques chauffés, choisir des produits sans perturbateurs, privilégier les contenants en verre, limiter les graisses animales non bio.
Ces mécanismes sont aussi exacerbés en endométriose ou en SOPK, où la sensibilité aux œstrogènes est déjà augmentée.
Et l’huile d’onagre ou de bourrache dans tout ça ? Oui, mais..
Ces huiles végétales sont souvent conseillées en SPM, car elles modulent l’inflammation et soutiennent la sensibilité hormonale.
Elles sont efficaces surtout en cas d’hypersensibilité aux œstrogènes, comme dans certains cas d’endométriose ou de récepteurs surexprimés.
MAIS elles n’auront aucun impact si la cause est un manque de progestérone, une mauvaise ovulation ou une détox déficiente.
Pourquoi il est essentiel de comprendre la cause de ton SPM avec une micronutritionniste ?
Sans identifier le mécanisme exact, on risque d’appliquer des solutions inadaptées, et parfois même contre indiquées. Un même symptôme peut venir de plusieurs déséquilibres opposés.
En tant que micronutritionniste formée à la physiologie du cycle, je peux t’aider à établir ton profil et poser les bons leviers : nutritionnels, hormonaux, digestifs, environnementaux.
Le cycle menstruel : un pilier central de la santé féminine
Avoir un cycle menstruel harmonieux, avec une ovulation de qualité, est bien plus qu’une simple question de fertilité ou de confort avant les règles. C’est un véritable indicateur de santé.
Un cycle fluide, régulier, sans douleurs excessives ni symptômes gênants, montre que les systèmes hormonaux, digestifs, nerveux et métaboliques fonctionnent en synergie. Et inversement, un cycle déséquilibré peut être le signal qu’un ou plusieurs de ces systèmes sont perturbés.
Des hormones qui parlent entre elles
Le cycle repose sur un dialogue fin entre les œstrogènes, la progestérone, les androgènes, mais aussi d'autres hormones clés comme l'insuline, le cortisol et les hormones thyroïdiennes.
Chaque déséquilibre dans ce réseau peut avoir des conséquences en cascade :
Des œstrogènes déséquilibrés (en excès ou mal éliminés) peuvent générer des symptômes de SPM, des douleurs, une humeur instable.
Un manque de progestérone peut altérer la qualité du sommeil, augmenter l’anxiété, favoriser une prise de poids ou des troubles cutanés.
Un cortisol trop élevé (lié au stress chronique) peut perturber l’ovulation ou la production hormonale.
Des troubles thyroïdiens ou une résistance à l’insuline peuvent aussi influencer la régularité du cycle ou aggraver les symptômes hormonaux.
Enfin, une inflammation chronique ou un microbiote intestinal déséquilibré peut modifier la manière dont le corps métabolise et élimine les hormones.
Un cycle bien régulé protège la femme, au-delà de la fertilité
Quand l’ensemble de ces hormones s’équilibre correctement, le cycle devient un véritable allié de santé. Il permet de :
Stabiliser l’humeur, améliorer la qualité du sommeil, favoriser une bonne clarté mentale.
Préserver les os, la qualité de la peau, les cheveux, et l’énergie globale.
Réguler la glycémie et éviter les fringales ou la prise de poids cyclique.
Prévenir les déséquilibres hormonaux : syndrome prémenstruel (SPM), endométriose, SOPK, règles abondantes, douleurs, ou encore une transition plus difficile à la ménopause.
Une hygiène de vie adaptée, soutenue par la micronutrition
Un cycle fluide n’est pas qu’une question de "chance". Il dépend d’une alimentation équilibrée, d’un sommeil réparateur, d’une gestion du stress, d’une bonne digestion, et d’un apport optimal en micronutriments.
C’est là que l’accompagnement par un.e micronutritionniste prend tout son sens : comprendre les causes profondes des déséquilibres hormonaux, explorer les axes à rééquilibrer (foie, microbiote, glandes endocrines…), et mettre en place des actions concrètes et personnalisées.
Envie de comprendre enfin la vraie cause de votre SPM et de retrouver un équilibre durable ?
Je vous accompagne en consultation avec une approche personnalisée et fondée sur la micronutrition, la physiologie hormonale et l’écoute de vos symptômes.
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